LA LUNE ET LA TORTUE

La lune et la tortue... Aussi differentes que le jour et la nuit, que la France et le Japon...

30 janvier 2006

Les gateaux du nouvel an

Ce week end, j'ai eu une très agréable surprise: la famille de Marion est venue lui rendre visite (non, cet pas ça l'agréable surprise, je ne vais pas les agresser à leur sortie d'avion ces pauvres gens!!!). Pour ceux qui ne s'en souviennent pas, Marion est l'étudiante taiwanaise qui habite au dessus de chez P. Je vous l'avais déjà présentée lors de notre soirée crêpe. Elle est très gentille, toute petite, toute mince, avec souvent des vêtements dans des teintes roses, une toute petite voix super aigue. Bref, on la croirait tout droit sortie du monde des bisounours. A moins que Taiwan ne soit peuplé de bisounours... Je ne sais pas, je n'y suis jamais allée... Remarquez, j'ai croisé son père l'autre jour et lui, il n'a pas du tout l'air d'un bisousnours: il a les cheveux gris et porte des lunettes. Or, tout le monde sait que les bisounours ont une excellente vue. Au passage, pour les incultes qui ne savent pas qui sont les bisounours et qui vont me reposer la question (je pense à une certaine personne dont le prénom commence par "Saya" et fini par "ka"), rendez-vous ici (je vous préviens, c'est l'horreur absolue, encore pire que Happy Tree Friends).

Bon, pour revenir au sujet de départ: les parents et les deux soeurs de Marion sont venus lui rendre visite pour fêter le nouvel an (ben oui, pour les débiles qui pense que le nouvel an, c'est le premier janvier, et ben non, c'est pas comme ça pour tout le monde... ). Ils logent tous dans son petit appartement. Je ne sais pas trop comment ils font parce qu'à cinq ça doit être assez étroit. En tout cas ils doivent avoir super froid vu qu'afin d'éviter que les plombs ne sautent toutes les 0;5 nanosecondes, on ne doit chauffer qu'une seule pièce à la fois (en sachant qu'il n'y a de chauffage ni dans la cuisine, ni dans les toilettes ni dans la salle de bain, le problème du choix de l'endroit à chauffer est vité résolu). A moins que Marion ait acheté un groupe électrogène supplémentaire... Mais bon, je m'écarte encore du sujet...

Alors dimanche soir, j'étais bien tranquille peinarde devant mon ordinateur, dans ma triple épaisseur de pyjama quand soudain, quelqu'un frappe à la porte. L'évènement!!! Evidemment, le réflexe le plus idiot qui soit au monde, c'est de demander "qui c'est?" en français alors qu'une grande partie des habitants du Japon sont sans doute absolument incapable de répondre à une question qu'ils ne comprennent pas. Heureusement, la personne derrière la porte était assez intelligente pour comprendre par intuition le sens de mes paroles et c'est ainsi que j'ai entendu une toute petite petite petite voix (si les souris parlaient je suis sure qu'elles auraient cette voix) dire: "Haiii... Marion desu..." (Je vous fais les sous-titrages de professionnels pour que vous suiviez bien l'intrigue... Sauf que les sous-titres ne sont pas sous le texte, mais bon, on s'en fout... Donc, elle voulait dire: "c'est Marion"). Comme je sens que Marion n'est pas du genre à m'égorger avec un grand couteau ou bien avec une hache (de toute façon, je suis sure que je suis hachement plus forte qu'elle!!!), je laisse tomber la grosse casserole que j'avais attrapée pour me défendre juste-au-cas-où et je lui ouvre la porte... Elle était là avec sa soeur pour me souhaiter la bonne année et m'offrir des petits gâteaux que l'on s'offre au nouvel an... Je vous ai dit qu'elle était adorable. Je l'ai remercié pendant 38 heures parce que moi, égoïste que je suis, je ne lui ai rien offert pour mon nouvel an à moi!!! Ah, et puis au fait, pendant que je parle de ça, pour ceux qui me lisent: pas la peine de vous précipiter fébrilement sur votre boîte aux lettres chaque matin en priant le ciel pour avoir enfin reçu la carte de voeux du Japon que vous attendez tant parce que je ne les ai pas encore envoyées... Elles arriveront en février ou bien en mars, comme chaque année (mais oui, je suis désolée voyons...)

Une fois Marion dignement remerciée, je referme la porte à clef (au départ, j'avais un peu honte de fermer à clef au nez des gens que je venais juste d'accueillir chez moi, ça fait un peu genre "bon débarras", mais depuis que Perrine me l'a fait je le fais moi-même sans aucun état d'âme) et je me précipite au chaud dans ma chambre pour voir ce que c'est... Oh la la, ca a l'air super bon (ça l'était d'ailleurs: tout avalé en deux jours). Je vous signale en passant que les gâteaux au Japon ne sont pas très satisfaisants, voire assez frustrant. N'allez pas croire qu'ils ne sont pas bons!!! Bien au contraire, ils sont absolument délicieux, raffinés, de bonne qualité... Mais le prix s'en ressent énormément, et puis il n'y a pas de bon vieux choco-BN pour réfréner les grognements de l'estomac affamé en manque de sucre et de chocolat de 16h. Les biscuits ici ne sont pas fait pour nourrir mais pour être dégustés... D'où recrudescence chez moi des gâteaux au micro-onde (j'en n'ai pas fait depuis samedi!!! Promis juré!!! J'en reviens toujours pas moi-même).


Alors, voyons voir, qu'est-ce que j'ai englouti ces deux derniers jours... Il y a des espèces de barres au céréales dans le papier transparent, ça n'est pas très sucré mais ça calle bien. Emballé dans le papier vert: un gâteau en forme de pavé très dense et fourré... à je ne sais pas trop quoi. Dans le papier rouge et or: un truc tout mou, surement à base de farine de riz collante (on retrouve cette texture dans certains gâteaux japonais) parfumé au café ou à quelque chose qui y ressemblait (délicieux!!! J'adore les gâteaux tous mous comme ça). Tout en haut: un financier!!! Trempé dans le thé c'était excellent. Enfin, dans le papier jaune, un gâteau fourré à une pâte de fruit qui ressemblait à de la poire. C'est celui là que j'ai préféré, c'était vraiment délicieux.

Par contre, mon estomac a moyennement apprécié les ingrédients de ces pâtisseries taiwanaise puisqu'à la suite de ce festin, j'ai eu de sacrées brûlures d'estomac. Tant pis pour lui, je ne regrette pas du tout... Marion, il n'y aurait pas une autre fête taiwanaise importante à venir par hasard? J'ai déjà fini tous mes gâteaux du nouvel an!!!

29 janvier 2006

To be public or not to be public...

J'hésite j'hésite...

Au départ, ce blog était exclusivement destiné à ma famille et à mes amis, désireux-zet-désireuses de garder le contact avec moi et d'en apprendre un peu plus sur ma nouvelle vie au Japon... Et pourtant, récemment (en fait depuis hier seulement, parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas mis mon blog à jour, pardon à tous d'ailleurs), après voir lu une n-ième fois mes blogs chouchous en cherchant dans tous les coins si il n'y aurait pas, par le plus grand des hasards, un post que j'aurais raté, je me suis mise à rêver... Pourquoi ne pas rendre ce blog public après tout?

Sans doute tout simplement parce que lorsque je compare ce que je peux lire sur certains blogs avec ce que j'ai moi même écrit sur ces pages... Je sens vraiment que j'appartiens à une catégorie inférieure de bloggeurs (notamment quand je relis mes premiers posts en me demandant désespérément "c'est MOI qui ai écrit ça?!? Non, je vous en prie, n'allez pas voir par vous-mêmes en lisant cette phrase!!!). Mais si je devais écrire pour une frange plus importante de lecteurs (en supposant que en rendant mon blog public, d'autres individus que ma grand-mère et mon chien viennent le lire) peut-être arriverais-je enfin à me lacher un peu et à écrire dans un style qui m'est plus propre. Après tout, cet espace, c'est le mien, j'en fait ce que je veux...

Un autre argument en faveur de la publication de mon blog: le nombre de commentaire(s) (ben oui, j'hésite à mettre un "s", là...) sur chaque post qui a atteint des records grâce à l'aimable participation de mon père (j'imagine qu'il a un peu pitié de moi et qu'il se force à écrire quelque chose pour me prouver que ça l'intéresse... merci mon papa!)et de Marie, hissant ainsi le nombre de commentaires record à... DEUX!!!

Mais bon, ne rêvons pas... Tous ceux qui me connaissent savent que je suis incapable de prendre une décision (vous auriez du me voir il y a deux jours lorsque j'ai acheté un billet d'avion me demandant pendant une heure si je devais prendre l'assurance annulation ou bien l'assurance multirisque comme si le sort de la planète en dépendait, suppliant mes parents de m'aider à choisir...) alors donnez-moi votre avis: vous, amis lecteurs (on se croirait dans J'aime Lire) vous en pensez quoi?

Note: Papa, Marie, vous savez que vous allez surement avoir une énorme influence sur cette décision puisque vous êtes les seuls à participer. Alors ce serait bien que vous soyez d'accord l'un avec l'autre parce que si vous avez chacun un avis différent sur la question, je ne sais vraiment pas ce que je vais faire... A moins, bien sur, que mon père apprenne à ma mère comment poster un commentaire... Dans ce cas, la lutte risque d'en être d'autant plus féroce, le débat d'autant plus agressif et violent... A vos claviers!!!

28 janvier 2006

Histoire super longue et pas intéressante

Aujourd'hui, c'est samedi, et au lieu de passer toute la journée à chater sur msn, à écouter de la musique ou à lire mon roman policier (ben oui, c'est le dernier, il faut que je le fasse durer celui-là) j'ai décidé de me bouger un peu. Et oui, Mesdames et Messieurs, chose assez exceptionnelle: j'ai décidé de faire du Sport (avec un grand S).

Ben oui, quoi, j'en ai ras le bol que chaque année, durant la visite médicale, après avoir enchainé mes 30-flexions-les-bras-tendus-la-tête-bien-droite (non, mais franchement, je suis sure que c'est le Docteur Mengele qui a inventé un truc pareil!!!) mon médecin de père me dise "ton coeur n'est pas adapté à faire un effort violent". Je dois dire que mon père n'a jamais l'air très déçu par cette nouvelle... Et à vrai dire, moi non plus. Je ne suis plus au lycée, plus besoin de me bouger sur un terrain de foot sous la pluie à me démarquer en attendant desespérément qu'un garçon débile de la classe décide enfin, au risque de froisser son honneur masculin, de me passer la balle simplement parce qu'il n'a vraiment plus d'autre choix. Désormais, le sport, c'est pour le plaisir... Ballade en roller quand ça me chante (en gros, pas très souvent), longues marches à pied dans les rues de Paris, quelques cours de Tai-shi à la fac, courir pour attraper le bus ou le métro... Voila à quoi s'est résumé le sport pour moi depuis mon entrée à l'université.

Malheureusement, de temps en temps, tout le monde a besoin d'être rappelé à l'ordre.

Après les fêtes de noël où je me suis goinfrée de toutes les choses que l'on ne trouve pas au Japon et qui sont si bonnes (franchement, vous en auriez fait autant).
Après les week-ends de grosse-feignasse-qui-a-la-flemme de sortir passés devant l'ordinateur en mangeant un peu n'importe quoi.
Après m'être rendue compte que le seul exercice que je faisais c'était : 1) Marcher (mais ça j'aime bien) 2) monter les étages de la fac pour me rendre en cours.
Après avoir légèrement abusé des gâteaux au chocolat micro-onde près en 5 minutes dont j'ai trouvé la recette sur le site
d'Estelle (ben oui quoi, y a pas de raison que je sois la seule à tomber dans le piège).
Après m'être inspectée sous toutes les coutures dans mon miroir (oh la la, ça va hein! Je sais que vous faites la même chose!!!) en me disant "oh la la, heureusement que personne n'est là pour voir ça", je me suis dit qu'il était temps de reprendre quelques bonnes habitudes.

Est-ce qu'il y en a parmi vous qui connaissent quelqu'un qui mange tout ce qu'il veut, qui mange n'importe comment (pas de fruit, ni de légume. Patates et pâtes seulement), qui ne fait pas (beaucoup) de sport et qui reste pourtant mince comme un clou? (Est-ce que quelqu'un parmi les lecteurs s'est reconnu? J'espère que oui parce qu'il était personnellement visé). Bon, je ne vais pas me plaindre, je n'ai pas grossi depuis que je suis au Japon... Mais si je pouvais me muscler un peu avant de revoir la personne-qui-mange-n'importe-quoi-et-qui-reste-mince, ben je serais bien contente.

C'est pour cette raison que cet après-midi, j'ai dressé le plan de guerre suivant baptisé "opération tempête du désert" (c'est classe, non? On se croirait dans un film de guerre amerlot)

OPERATION TEMPETE DU DESERT
Objectif: musculation du postérieur et des cuisses.
Matériel utilisé : bicyclette japonaise (je sais, je suis la seule personne de 22 ans au monde qui utilise encore le mot "bicyclette").
Durée: une heure (ben oui, pour ceux que ça intéresse, mon médecin préféré m'a un jour expliqué que pour qu'un exercice ait un effet sur les muscles, il fallait qu'il dure au moins une heure.

C'est ainsi que cet après-midi, après avoir enfilé mon splendide casque (dont je vous parlerai dans un prochain post) j'ai sauté guillerètement sur ma bicyclette (oui, pour ceux qui l'ignoreraient comme ma Môman jusqu'à hier, par exemple, j'ai une bicyclette en ma possession. Elle est grise et il y a deux paniers très pratiques pour aller faire ses courses), consulté ma montre et je suis partie sur les chemins avec Fernand, Firmin, Francis et Sébastien. Et puis Paulette. (non, mais en fait je suis partie toute seule, hein... J'ai pas rencontré quatre beaux mecs.. Mais non, mon chéri, je te juuure-euh!!! C'est par rapport à une vieille chanson...Mais si, mais crois-moi... Mais non, je ne te prends pas pour un idiot)

Ah la la, aujourd'hui il faisait comme pratiquemment tous les jours d'hiver d'ici: un grand grand soleil. Mais bon, il y avait beaucoup de vent. Et pis il faisait froid. Je m'étais dit: autant joindre l'utile (découvrir le quartier) à l'agréable (euh... Se muscler les fesses c'est agréable?!?) et j'ai décidé de suivre le petit canal qui passe juste en bas de ma rue. Il faut aussi préciser que la dernière fois que j'étais partie me ballader à vélo pour "une petite demi-heure", je m'étais complètement perdue et j'avais réussi à rentrer chez moi 3 heures plus tard, toute rouge, en sueur, les jambes tremblantes en me disant que plus jamais je n'utiliserai cette saleté de vélo mis à part pour aller faire mes courses. Cette fois, pas question de revivre ce cauchemar: les consignes sont vraiment simples: suivre le canal, aller tout droit.

Malheureusement, après environ 200 mètres... Aïe aïe aïe!!! Plus de route qui longe le canal... Bon, ben tant pis, je tourne à gauche, ah, tiens, c'est une grande rue. Et pis je vais tout droit, et pis je m'arrête pas...

Ah, le vent traitre qui vous souffle de face... Oh la la, il y a vraiment des grosses bourrasques, j'ai l'impression de reculer. Bon, on continue... Attention à la grand-mère avec son déambulateur... Aux vélos qui viennent en face... Ils vont se placer à gauche ou à droite? Ah, faire du vélo au Japon, c'est un sport de tous les dangers. En plus, à certains endroits, les trottoirs sont encore recouverts de grandes plaques de verglas, vestiges de la neige du week end dernier (ah bon, je vous ai pas raconté? Ben je vous le dis maintenant: il a neigé le week end dernier). Quand je roule dessus en me demandant si je vais tomber et me péter une jambe ou pas, je ressens le même frisson d'angoisse que celui qu'a vécu Jack Bauer, quand il ne reste que 10 minutes avant que la bombe atomique qu'il emmène exploser dans le désert à l'aide d'un petit avion ne le réduise en purée d'agent fédéral de la cellule anti-terroriste de Los Angeles.

Bon, le vélo c'est rigolo... Mais très vite on s'ennuie. Alors, voyons voir, qu'est-ce qu'il y a dans cette rue? Ah, un vendeur de voitures... Et puis un Mc Donald's, mais ça au Japon, il en fleurit à chaque coin de rue, et puis... Oh un restaurant occidental: Jonathan's ça a pas l'air terrible... Encore un marchand de voiture... Et la encore un restaurant: Denny's... Et là, des types en blouses blanches, une clinique? Ah non, c'est encore un vendeur de voiture... Ils sont fous ces Japonais... Bon, on continue. Oh la la, pfff, il n'y a pas grand chose à voir par ici... Si seulement j'avais un vélo d'appartement, je pourrais faire mon heure de vélo chez moi... En regardant un DVD ou en lisant un bouquin posé sur le guidon... Ce serait génial!!! Heureusement qu'à chaque intersection, les rues japonaises étant ce qu'elles sont et n'offrant absolument aucune visibilité, les Japonais ayant la facheuse habitude de rouler trop vite, je me demande avec une petite goutte de sueur glissant lentement sur mon front (mais oui, vous m'imaginez très bien, je sais, ça ne m'arrive jamais, mais dans les films, c'est toujours comme ça), une petite pointe d'angoisse au coeur, si ma dernière heure est venue et si je vais me faire percuter de plein fouet par un de leurs 4x4 aux pare-chocs gargantuesques... (je vous rassure, ça n'est pas arrivé)

Après avoir roulé un quart d'heure, je profite d'un feu rouge pour enlever mon manteau... J'avais eu la mauvaise idée de l'ouvrir au bout de 5 minutes, commençant déjà à transpirer sous mon effort surhumain... Après ça, je ne vous raconte pas la résistance au vent que j'ai rencontrée... J'avais l'impression d'être Robert Bidochon quand il va passer son examen cardiaque et que "la chaîne du vélo saute" (ben oui, quoi, je mets des références super intellectuelles, c'est pas de ma faute si vous connaissez pas...).

Bon, je continue, allez, on souffle... Oh la la, qu'est-ce que j'ai mal aux fesses!!! Serait-ce parce que ma selle de vélo n'est pas une selle de pro comme en possèdent, je suis sure, tous les cyclistes du dimanche matin de Mamers qui nous réveillent en gueulant parce qu'ils sont tout excités à l'idée d'aller grimper les côtes des Alpes Mancelles dans leur justaucorps fluos ridicules (bon, là je mets encore une référence mamertine mais j'avais envie de pousser une gueulante contre ces sales empêcheurs de dormir en rond. Qu'ils soient maudits jusqu'à la 38ème génération!!!) Ou alors, serait-ce parce que les muscles de mon postérieurs réagissent déjà à l'effort et se renforcent de façon magique? Y a-t-il un médecin dans le blog qui pourrait me donner son avis?

Déjà 20 minutes que je pédale... Et puis en plus, comme la rue est grande, il y a plein de voitures et ça pue. Bon, la prochaine fois (si prochaine fois il y a), penser à emmener un masque hygiénique contre la pollution. Je me demande si on respire bien avec ces machins là... Oh la la, incroyable, la rue s'agrandit encore, et au milieu, il y a une rampe d'autoroute à deux étages... Il y a des voiture en l'air qui roulent les unes au dessus des autres. Je ne savais même pas que ça existait. Evidemment, je ne me suis pas attardée à admirer ce miracle de l'architecture nippone (surtout que c'était super moche) mais plus à me dire "si il y a un tremblement de terre, ce truc ne résistera jamais et je mourrai écrasée sous des tonnes de béton". Mais bon, je n'ai pas fini mon heure d'exercice et puis j'ai trop peur de me perdre si je change de direction, alors je continue... Et en plus ça commence à monter. Ah, les magasins deviennent plus intéressants: un marchand de vaisselle à thé, un marchand d'accessoires en tout genre en bambous (la prochaine fois, j'emporterai mon appareil numérique et mon porte-monnaie) je passe même devant un temple... Enfin, la fin de la côte... D'après un panneau, je me dirige vers Shibuya, donc vers Tokyo. Et là, l'horreur: l'autoroute à étages s'élargit d'un coup et prend toute la largeur de la rue... je ne pourrai jamais passer là-dessous, on dirait un tunnel, ça doit puer les gazs d'échappement, et puis si ça s'écroule VRAIMENT sur moi... Je consulte ma montre, distraitement, me demandant par où continuer, et là...

MIRACLE!!!

Ca fait déjà une demi-heure que je pédale. Donc je peux rentrer à la maison et j'aurai fait mon heure de bicyclette. Et puis en plus, cette fois, j'aurai le vent dans le dos, ça va aller comme sur des roulettes, je vais rouler à au moins 50km/h. Je fais demi-tour sous le regard ébahi des ouvriers sur un chantier (il faut s'habituer, au Japon, dès qu'on sort de Tokyo, on se fait tout de suite remarquer), je commence à pédaler, le coeur joyeux... Et là, traitreusement, je me prends une énorme bourrasque en pleine face, je ralentipitoyablement. mais qu'est-ce que c'est que ce vent japonais à la c.. qui n'arrive jamais de dos?!? Comment est-ce possible que peu importe ma direction, il me ralentisse?!? Bon, ben tant pis, y a plus qu'à continuer. Et hop, en avant le chemin inverse, heureusement, au début ça descend. Et re-slalom entre les piétons, les enfants, les grands-mères, les familles qui ne vous laissent pas passer, les autres cyclistes qui vont désespérément lentement, soit parce qu'ils sont en train d'écrire un sms, soit parce qu'ils sont en train de téléphoner (c'est extrêmement courant au Japon, je me demande comment ils font). Et hop, je prends la bonne rue, je relonge le canal, je tourne devant le pont, je m'engage dans ma ruelle... Pousse-toi le camion, laisse-moi passer... Et je saute grâcieusement de mon vélo comme Barbie-Princesse-Raiponse et là... je manque m'étaler pitoyablement devant le chauffeur de camion... Ouh la, ça va pas très fort... j'ai les jambes qui tremblent, j'ai soif, j'ai faim (il est 16h!!!) j'ai toujours mal aux fesses... Mais j'ai réussi!!! Hourra!!! Je suis sure que je suis plus musclée qu'en partant, je ne regrette pas du tout cet effort... Mais bon, je l'ai quand même bien mérité ce gâteau micro-onde au chocolat.

PS: puisque j'ai l'intention de recommencer samedi ou dimanche prochain mais que je sais que je trouverai sans doute une excuse nulle pour ne pas faire d'effort, je vous prierai, dès vendredi, de m'envoyer des e-mails pour me motiver. Merci pour votre aide.

Ah oui, et si vous voulez sponsoriser ce projet, vous pouvez m'envoyer de l'argent. Je m'achèterai une selle neuve... Ou bien du beurre et des oeufs pour mes gâteaux réonfort après l'effort, je n'ai pas encore décidé...

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