Neige

Voila un petit montage pour vous montrer à quoi ressemblait la neige le week end avant le week end dernier...

Je suis sortie ce jour là pour prendre des photos du pavillon de thé puis du parc de l'université sous la neige... Malheureusement, je me suis vite faite refouler par le gang des grands manteaux violets: c'est dingue, dès qu'il pleut ou qu'il neige, on voit des tonnes de Japonais portant le même manteau hideux (désolée, je n'ai pas pris de photo): une espèce de parka très longue qui leur pendouille au niveau des genoux... En me voyant arriver devant la fac, les employés de l'université m'ont d'abord souri. J'ai continué mon chemin vers la chapelle en prenant ici et là quelques photos. Puis, sans doute après avoir tenu un conseil de guerre pour savoir que faire face à une intrus, je les ai vu se diriger vers moi en rang serré avec leurs talkies-walkies (c'est le pluriel de talkie-walkie, non?). On se serait cru à l'aéroport JFK (New-York) le lendemain des attentats du 11 septembre: "Madame, qu'est-ce que vous croyez faire ici? Vous n'avez rien à faire là, rentrez chez vous immédiatement ou bien on vous coffre pour prisage de photo prohibée. Et puis détruisez cette pellicule photo immédiatement". Evidemment, ils m'ont dit ça d'un air menaçant de yakuza, en me montrant ostensiblement leur petit doigt coupé, en me foutant discrètement une bonne paire de beignes, m'arrachant mon appareil-photo des mains et me piquant mon passeport pour voir où j'habitais du genre "faites gaffe, on sait où t'habite maintenant".

Non, en fait, ça ne s'est pas du tout passé comme ça... Leur chef, un type tout timide qui a joué la sonate pour clarinette de Camille Saint-Saëns à la fête de Noël des employés, m'a expliqué d'un air embarrassé qu'à cause des examens d'entrée de l'université, il était interdit aux étudiants de se rendre sur le campus durant ce week-end. Puis (après m'avoir menottée) ils m'ont gentiment raccompagnée jusqu'à la sortie (en me collant quelques coups de pompes pour m'apprendre, non, mais c'est vrai quoi à la fin).

Pas démontée, j'ai décidé de faire un petit bonhomme de neige sur le terrain de sport devant chez moi. Il sert de parking pour les profs. C'est vrai qu'après notre tentative ratée à Slunicko et moi pour construire un beau bonhomme de neige (mais nan-euh!!! on n'est pas nuls!!! La neige ne tenait pas et puis essayez de faire un bonhomme de neige quand un chien de 40 kg vous saute dessus toutes les 30 secondes), il fallait que je rattrape le coup. Finalement, j'ai passé une bonne heure à transpirer dans ma paire de moufles norvégiennes à pousser quatre énormes boules de neige sous le regard méprisant de mes voisins. Et ben, je suis pas peu fière du résultat!!! Le bonhomme était plus grand que moi (oui, bon je sais... Comme je suis pas très grande, ça veut pas dire grand chose... Mais essayez, vous, de hisser une grosse tête moche de bonhomme de neige à bout de bras et à ce moment-là, vous aurez l'autorisation de vous moquer de moi). Vous pouvez comparer et votez pour le bonhomme que vous souhaitez voir rester dans la course. Pour faire gagner Evžen (ça se prononce ève-gène. C'est le bonhomme tchèque): tapez 1. Pour faire gagner Watanabe: tapez 2.

Après toutes ces magnifiques aventures, je n'étais toujours pas fatiguée, et j'ai décidé d'aller faire un tour en ville. Bon, je n'ai pas pris mon vélo parce que pédaler dans 15 cm de neige me paraissais assez dangereux (je vous rassure, ça n'a pas eu l'air de déranger les Japonais). Et hop, en avant pour une petite marche à pieds. Bien mal m'en pris. Ah ah ah, quelle mauvaise idée j'ai eu là!!! J'étais déjà trempée de partout: manteau, écharpes, pantalon et surtout chaussures-zet-chaussettes après l'épisode du bonhomme de neige alors marcher dans la neige pendant une heure, ça n'était sans doute pas l'idée du siècle. D'autant plus que je voulais prendre la ville en photo, mais je suis tombée en panne de batteries au bout de deux minutes... Après m'être balladée un peu et avoir acheté du fromage râpé (oui, il fallait que je vous livre cette information, elle me semblait absolument vitale: j'ai acheté du fromage), je suis péniblement rentrée chez moi en trainant des pieds trempés dans la neige, sans plus sentir mes orteils (je me demande encore aujourd'hui si ils étaient bien là). Peste soit de mes vieilles kickers qui en ont pris un sacré coup!!! En rentrant chez moi, j'ai fait la chose la plus idiote qui soit: j'ai pris une douche chaude sans attendre. Bonjour les brûlures avec cette méthode (je vous donne des trucs si un jour vous avez envie de torturer quelqu'un gentiment: mettez-lui les pieds dans le congélo puis jetez le dans un bon bain chaud moussant. C'est radical!). Mon petit cerveau de primate n'aurait donc rien retenu d'une annnée passée au nord de la Norvège? Ou bien était-ce sous le coup de l'émotion après avoir découvert que le sale gosse des voisins venait de détruire à coups de pieds furieux mon joli bonhomme de neige d'environ 1,70 mètre? (le petit con!!! Il me paiera ça!!!). On ne le saura sans doute jamais (mais je suis sure que tout le monde s'en fout, alors c'est pas si grave).