LA LUNE ET LA TORTUE

La lune et la tortue... Aussi differentes que le jour et la nuit, que la France et le Japon...

09 octobre 2005

Le parc Yoyogi et le sanctuaire Meiji

Aujourd'hui, après m'être levée tard - dimanche oblige - j'ai décidé de me rendre à Harajuku. Après avoir note l'écriture kanji de Harajuku, j'ai pris le métro toute seule comme une grande. Dans les grandes gares et sur les lignes principales de métro, les noms des différentes stations sont écrits en anglais. A la gare de Sengawa, tout est écrit en kanjis. AU bout de 20 minutes à lire mon guide et à commencer à avoir mal au coeur, j'ai fait un changement à SHinjuku et j'ai pris la ligne JR Yamanote. Vous avez sans doute déjà entendu parler de ces hommes aux gants blancs dont la tâche est de pousser les voyageurs à l'intérieur des wagons durant les heures de pointe? Eh bien ils travaillent sur la ligne Yamanote (uniquement le soir et le matin) car c'est une ligne très fréquentée. Arrivée à la gare de Harajuku (qui ressemble vraiment à un bâtiment sorti de Disneyland, je prendrai une photo lorsque j'y retournerai), je me fais bousculer par la foule et arrive enfin à sortir. Harajuku est le quartier jeune par excellence de Tokyo. AUjourd'hui, c'est dimanche, et c'est lors de ce jour de la semaine que l'on a le plus de chance d'assister à la bizarrerie des jeunes de Tokyo en pleine crise d'adolescence. Partout, on croise des jeunes au look très érange mais très sympa. Sur la mince distance qui sépare la gare de l'entrée du parc Yoyogi, des groupes de touristes se massent autour de jeunes dont le costume va du gothique à la robe d'Alice au pays des merveilles afin de les prendre en photo. Les jeunes se prêtent au jeu et font tout leur possible pour que les touristes repartent avec une photo d'eux. Il y également des gens qui jouent de la guitare et chantent. C'est assez courant à Paris mais je n'avais encore jamais vu ça ici.



A l'entrée du parc Yoyogi se trouve un énorme Torii - une porte shintô - de bois brut. Je trouve les toriis écarlates assez laid au risque d'en choquer certain: ils ressemblent à des souvenirs pour touristes. Mais les toriis du parc Yoyogi sont magnifiques. Après cela, il faut marcher sur un chemin de gravier très large. Le parc Yoyogi n'a ren de commun avec nos parcs Parisiens: il n'y a pas de fleurs, de gazon, de statues ou de pigeon. Il s'agit en réalité d'un forêt d'arbres feuillus très haut et très serrés que coupe le chemin sur lequel je marche. Il y fait frais, sombre et humide. Ca sent bon la forêt. Les corbeaux croassent à la cime des arbres. Immédiatement, je tombe sous le charme.

Quelques cent mètres plus loin, je traverse un petit pont sous lequel coule un ruisseau qui chuchote. Ah, ça m'avait vraiment manqué de me retrouver dans la nature ici. Près de chez moi, il y a bien quelques jardins potagers, mais ils sont coincés sous l'autoroute et sentent les gazs d'échappement. Si je ferme les yeux, je peux imaginer que Laïka n'est pas très loin, creusant un trou et se remplissant la truffe de terre, encouragée par ma Maman. J'entends même Marcel ronger son bâton. Le parc est tellement vaste que l'on n'y entend aucun bruit de circulation. J'ai lu que la forêt était composée de 120 000 arbres de 365 essences différentes. Ces arbres ont été offert au parc lors de la construction du sanctuaire Meiji Jingu et proviennent de tout le Japon. Je continue un peu et tombe sur ce qui ressemble à un alignement de fûts de sake. Les explications ne sont qu'en japonais, je ne peux donc pas vous dire de quoi il s'agit (Marie, si tu as une idée?)


Je continue mon chemin. C'est incroyable la quantité de touristes étrangers qui viennent ici. J'aurai même l'occasion d'entendre du français sous la forme d'une petite fille à la voix perçante qui hurle au lieu de parler (mais que font ses parents?!?). Mais il y a surtout des Américains. Ce qui est incroyable ici, c'est que quand un autre "gaijin" me voit (c'est moins vrai pour les touristes), il détourne le regard et m'ignore du mieux qu'il peut. c'est comme si les gens qui viennent habiter ici avaient voulu fuir le monde occidental et qu'ils souhaitaient en ignorer n'importe quel aspect-moi compris. Je ne leur demande pas un sourire, mais juste de ne pas détourner la tête... Ouh alors, je me fais des histoires et ils me trouvent tellement moches qu'il ne peuvent pas supporter de me regarder.

Bon, revenons à yoyogi. Je passe sous un second torii qui fut construit en 1975 dans le bois d'un cyprès vieux de 1500 ans. J'aperçois enfin le sanctuaire. D'après le guide que Marie m'a très gentiment offert (encore merci Marie!!!) Le Meiji Jingu, sanctuaire shintoïste le plus important de Tokyo fut construit en 1920 afin d'honorer les âmes de l'empereur Meiji (1852-1912) et de sa femme, l'impératrice Shoken (1850-1914). Le sanctuaire fut détruit par les bombardements américains en 1945 mais reconstruit en 1958. Avant d'entrer dans le sanctuaire lui-même, il faut se laver les mains et la bouche avec de l'eau puisée à une fontaine à l'aide d'une petite louche de bois. Il s'agit de se purifier avant de rentrer dans le sanctuaire et d'y prier.


On peut ensuite entrer dans le sanctuaire. On passe d'abord par une porte extérieure. On débouche alors dans la partie extérieure du sanctuaire: une grande cour gravillonnée. A cet endroit, je tombe sur un couple de mariés shintô. Ils sont magnifiques. Tout le monde les prend en photo et ils se laissent faire docilement. La mariée incarne vraiment l'idée de pureté, portant un costume blanc et une coiffe de la même couleur, le visage baissé timidement oubien peut-être pudiquement.

Un peu plus loin, il y a également une petite échoppe qui vend les porte-bonheurs que l'on retrouve habituellement dans les temples shintô, les anamori. Il s'agit en général d'un petit sac de toile, brodé de kanjis dorés et de fleurs colorées et fermés par un petit cordon. A l'intérieur se trouve un voeu inscrit sur un morceau de papier ou sur une petite planche de bois. Il ne faut surtout pas ouvrir le sac et lire le voeu ou bien le porte-bonheur ne marchera plus. La plupart des anamori que l'on trouve au sanctuaire Meiji sont en rapport avec les études: réussite à un exament d'entré, obtention d'une bourse, bons résultats... Mais certains sont également sensés souder un couple, apporter l'amour, éloigner les accidents de circulation...

Il faut ensuite passer l'entrée intérieure qui débouche sur une autre cour. Au fond se trouve l'entrée du temple où il est possible de faire des dons et où les fidèles viennent prier. Malheureusement, les batteries de mon appareil photo sont tombées en panne à ce moment et je n'ai pas pu prendre de photos. Mais je reviendrai, je vous le promets. Devant le temple, de chaque côté se trouvent deux arbres magnifiques. Sous l'un d'entre eux, on trouve des petites plaquettes de bois suspendues. Il s'agit de plaquettes votives: on peut les acheter à une échoppe pour 500 yens, y inscrire un voeu, puis les suspendre sous l'arbre avec toutes les autres plaquettes. Les moines du temple prieront alors chaque matin pour que les voeux sous l'arbre se réalisent. On peut trouver des plaquettes dans toutes les langues, certaines sont vraiment très touchantes.


Je serais bien restée plus longtemps au sanctuaire Meiji, il me reste encore beaucoup de choses à y découvrir. Malheureusement, il ferme très tôt et les horaires en sont variables: Sayaka m'a expliqué que cela dépendait de l'heure à laquelle se couche le soleil. Or, le soleil se couche très tôt ici. Il est 16h30, et je dois déjà partir. Avant de rentrer, je fais encore un petit tour à Harajuku, sur l'avenue Omote-sando, surnommée "les Champs-Elysées de Tokyo (honnêtement, ceux qui l'ont surnommée ainsi ne sont jamais allés à Paris) bordée de multiples boutiques. Je me rends ensuite à Shinjuku. Mais ne vous inquiétez pas, j'ai l'intention de revenir, et comme tout photographe professionnel, je vérifierai mon matériel avant de partir ;-)

!!! VOUS TROUVEREZ PLUS DE PHOTOS DU SANCTUAIRE MEIJI SUR L'ALBUM QUI LUI EST CONSACRE !!!

PS: Petite anecdote personnelle pour ma Maman: devant la gare de Shinjuku, il y avait des bénévoles de la SPA japonaise qui recueillaient des fonds accompagnés d'un... golden-retriever. Je pense que si ils ont gagné beaucoup d'argent c'est sans doute grâce à lui. Il était vraiment magnifique et tous les gens s'arrêtaient pour le caresser en laissant un peu d'argent. Je suis sure qu'il aurait beaucoup plus à Laika et qu'elle ne se serait pas arrêtée à la barrière que représente la langue pour mieux le connaitre.

2 Comments:

At 17 février, 2006 20:18, Blogger Lugnetetc said...

Tu écris drôlement bien! Ca donne envie d'aller au Japon!

 
At 17 février, 2006 22:50, Blogger Marjete said...

Waouh! Moi j'écris bien?!? Merci beaucoup pour les compliments Fred. A vrai dire, ton blog me donne des envies de retourner voir ce qui se passe du côté de la Scandinavie... ;-)

 

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