LA LUNE ET LA TORTUE

La lune et la tortue... Aussi differentes que le jour et la nuit, que la France et le Japon...

30 septembre 2005

Une semaine a passé

Aujourd'hui c'est vendredi. Ouf! Madame Adachi, ma responsable, étant pour l'instant en Chine, mes cours ne commenceront que lundi prochain. Cette semaine, je suis donc restée avec P., ma collègue française au futsuken, la salle de français. P. doit faire sa permanence là-bas et je l'ai aidée cette semaine: les étudiantes en français viennent nous voir pour discuter ou bien nous poser des question. J'ai lu en une journée "Flora, chanteuse d'opéra", un livre pour enfants que les premières années doivent lirent. j'en avais un peu ma claque, mais bon, à part ça, c'était une semaine très sympa. on nous avait expliqué que les élèves étaient plutôt timide et qu'il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elles viennent à notre rencontre au départ. Les professeurs nous ont tout de même présentées à toutes les classes. Mais, surprise! dès le premier jour, plusieurs élèves viennent pour nous parler. Celles qui viennent me voir sont la plupart du temps en première année. Elles me trouvent "marrante" et dès que je dis quelque chose, elles rient en se cachant derrière leur main. On doit déjà aller au cinéma ensemble.

Mais le vendredi, c'est sensé être le jour de congé de P. Aucune étudiante ne vient et nous passons la matinée à lire des magazines (ils recoivent même Paris match au futsuken :-) Après le déjeuner, nous demandons à la secrétaire si nous pouvons partir puisque personne ne vient. Et c'est d'accord! Ah, une après-midi de libre, ça fait du bien. Nous rentrons à la maison, accompagnées de Kayo qui nous explique qu'elle a un cours mais qu'elle reviendra après et que nous irons faire des courses ensemble et cuisinerons japonais. D'accord!!! Donc, le soir venu, nous nous jettons sur un nouveau "100 yens shop" puis nous achetons avec Kayo les ingrédients pour la recette qu'elle va nous préparer.

Au menu de ce soir: riz (évidemment), soupe miso et un espèce de ragoût de porc plein de légumes. (Je ne vous donne pas la recette parce qu'il faut du konkyaku et je ne pense pas que vous en avez ) Au moment de manger, je propose aux filles d'inviter Shannon, l'assistante américaine à nous rejoindre.

Mes copines !!!

Elle est arrivée quelques jours après nous et doit se sentir seule. Et voila une soirée à quatre filles, très sympa, très spontanée où nous parlons de tout et de rien, en anglais, en français et en japonais, en éclatant régulièrement de rire. Vive les soirées interculturelles!!! La prochaine fois, Shannon nous invitera et nous cuisinera un plat typique des USA. Et voilà, la journée est finie, il est temps de dormir à présent. Bonne nuit à tous.

24 septembre 2005

Asakusa et Daiba

Aujourd'hui, nous allons jouer les touristes, toujours accompagnées de kayo-chan. Nous avons rendez-vous à 10h30 à la gare de Sengawa. Kayo veut nous emmener dans le quartier d'Asakusa, dans le nord de Tokyo, près de la rivière Sumida. Nous prenons le métro jusqu'à Shinjuku puis Kayo nous a guidées, dieux merci... Après deux autres changements, nous arrivons enfin à Asakusa. (Pour ceux qui veulent avoir une idée de ce qu'est le métro de Tokyo, rendez-vous ici (en français).

Asakusa est un quartier assez touristique de Tokyo puisqu'on y trouve le Senso-ji. Il s'agit d'un temple dédié au bosatsu Kannon, construit en 645. En réalité, le temple est beaucoup plus récent puisqu'il a été reconstruit après la guerre, n'ayant pas survécu aux bombardements des Etats-Unis. Pour accéder au temple, nous passons d'abord sous la porte du tonnerre, la Kaminarimon. Il faut ensuite longer la Nakamide Dori, une rue couverte bordée de nombreuses petites boutiques vendant des choses très hétéroclites: éventails, baguettes, kimonos, T-shirt pour les touristes, ombrelles, gâteaux... Il y a beaucoup de monde: beaucoup de Japonais mais également des Occidentaux. Arrivées au bout de l'allée couverte, nous pouvons enfin admirer le temple principal, mais il se met à pleuvoir des cordes.


Armées de nos parapluie, nous traversons la petite cour au milieu de laquelle trône un énorme brûleur d'encens. Beaucoup de Japonais se massent autour et attirent la fumée vers eux. Arrivées à l'abri dans le temple, je décide de tirer un Omikuji, un morceau de papier sur lequel on me conseille sur mes actes. Bon, prévoir l'avenir, ça n'est pas gratuit, il faut payer 100 yens. Après cela, on doit secouer une boîte en métal. Elle est percée d'un petit trou et remplie de baguettes sur lesquelles un chiffre est gravé. Après avoir tiré une des baguettes, il faut alors ouvrir un tiroir correspondant au même chiffre, et c'est après tout cela que l'on peut enfin savoir ce qui est bon et mauvais pour soit. Les temples se sont modernisés puisque l'oracle est traduit en chinois et en anglais. ALors, voyons voir... Je vais faire un grand voyage... Bon, et bien je pense que ça c'est déjà fait... Je devrais aussi démissionner et puis, oh la la... Je vais me marier!!! C'est formidable, je vais marier... Quand je vais annoncer ça à mon Slunicko, il va tomber de haut... Après cela, il faut nouer l'oracle autour d'un fil avec tous les autres oracles. Et là, c'est le drame. Je ne pensais que les oracles étaient si fragiles et je crois que j'ai tiré un peu trop fort... Et mon papier s'est retrouvé coupé en deux... Bon, alors pour le mariage, je crois que je repasserai :-)

Après tant d'émotions, nous cherchons pendant assez longtemps un endroit pas trop cher où manger. Ce n'est pas très facile car Asakusa a bien compris qu'il pouvait tirer profit des touristes et de l'afluence au temple. Nous poussons enfin la porte d'un restaurant de ramen. Qu'est-ce que les ramen? Il s'agit de nouilles qui trempent dans un bouillon soit au sel (shioramen), soit au miso (misoramen) soit à la sauce soja (shoyuramen). Si je me souviens bien, il s'agit d'une recette chinoise à l'origine. Ce n'est pas mauvais mais c'est servi dans un bol énorme et c'est un peu étouffe chrétien. En fait, je trouve ça un peu fade... Quand je pense qu'un garçon dans ma classe en mange tous les soirs!!! Bon, je choisis les miso ramen aux légumes, et ça donne ça:
Les ramens se mangent avec des baguettes et une petite louche. il faut prendre les nouilles avec les baguettes (ouh la la, ça glisse), les soutenir avec la louche tout en la remplissant légèrement de bouillon, porter les nouilles à la bouche avec les baguettes et les avaler en les aspirant bruyamment pour les faire refroidir. Autant dire qu'après mon éducation, il est impossible de manger des ramens à la japonaise!!! Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé!!! Mais les nouilles sont trop lourdes, impossible de les aspirer.

Après ce repas, nous nous dirigeons vers la navette fluviale qui va descendre la rivière Sumida. Bon, je dois avouer que je me suis un peu endormie pendant cette petite excursion. Quand je me réveille, nous nous trouvons à Daiba. Kayo nous avait promis de voir la mer, et bien je dois avouer que je suis assez déçue: on voit juste, sur fond d'immeuble tokyoite une plage morne qui prolonge simplement la rivière. Pas d'horizon infini, pas de belles couleurs...


Quand je me retourne, c'est encore pire: il y a un énorme centre commercial, Tokyo decks, je n'en ai jamais vu d'aussi grand, c'est vraiment impressionnant. Nous sommes obligées de le traverser pour rejoindre la ligne JR et rentrer à la maison. Nous sommes très fatiguées, et il faut encore retraverser toute la ville, changer de métro à Shinjuku pour rentrer à la maison.

Vivement ce soir, que l'on se couche!!!

23 septembre 2005

L'équinoxe d'automne


Aujourd'hui, c'est l'équinoxe d'automne. Au Japon, cela rime avec jour férié. Après une bonne nuit de sommeil légèrement interrompue en milieu de nuit toujours sous l'effet du décalage horaire, Perrine et moi sommes tout de même plus en forme.

Aujourd'hui, Kayo va encore s'occuper de nous: elle va nous montrer les différents commerces qui se trouvent à Sengawa. Nous partons, un peu avant midi vers la gare de Sengawa qui se trouve à environ 15 minutes à pieds. Là-bas, Kayo-chan nous montre les différents supermarchés, les épiceries mais surtout un petit supermarché qui vend de nombreux produits occidentaux. Perrine et moi passons notre temps à nous écrier "oh! Regarde!!! du vin rouge" "oh, incroyable, du chocolat Lindt". Et le clou du spectacle: le rayon des fromages où l'edam est indiqué comme étant un fromage français, sans doute pour l'écouler plus facilement.

Ensuite, Kayo nous emmène dans un magasin magique, le genre de magasin où l'on a envie de tout acheter: "hyaku en shoppu", la boutique à 100 yens. En réalité, avec la TVA, tous les produits sont à 105 yens (= 0,77 euros). On trouve absolument tout dans ce magasin: de la nourriture (miam, une boîte d'umeboshis) de toute sorte: ingrédients japonais, boîtes de curry, chips, gateaux, bonbons..., des articles de bricolage, de la papeterie, des produits pour la salle de bain, de la lessive, des détergents, des chaussures, des plantes... Bref, tout ce dont on a besoin quand on arrive dans un nouvel appartement et que l'on a envie de s'y sentir chez soi. Après une virée sur le "hyaku-en-shoppu", nous nous rendons dans une grande librairie où Perrine et Kayo regardent des dictionnaires pendant que j'essaye de déchiffrer les livres pour enfants...

Bon, après tant d'aventures, nous commencons à avoir faim. Kayo se met à chercher un endroit où manger mais nous tombons sur un marchand de takoyaki. je vous entends déjà me demander "qu'est-ce que c'est que ça encore?". Tako, c'est la poulpe en japonais, yaki, ça veut dire "grillé". Les takoyakis sont des beignets sphériques à l'intérieur desquels se trouve un morceau de tentacule de poulpe. Nous achetons toutes les trois une boîte de 6 takoyaki à 300 yens et rentrons les déguster à la maison.


Avec les takoyaki, le marchand fournit un petit sachet de copeaux de bonite séchée, un sachet de nori (une algue) en poudre, un sachet de mayonnaise dont les Japonais raffolent et un sachet de sauce worcerstershire. Alors, verdique? J'ai eu la mauvaise idée de commencer par manger le beignet puis le morceau de tentacule séparément. bien que le goût ne soir pas mauvais, c'est très caoutchouteux et toutes les petites ventouses se sont détachées et se sont collées sur ma langue. Un peu dégoûtant à mon goût... Quand on mange le beignet avec le poulpe, ça passe mieux, mais ça reste quand même écoeurant. Finalement, la prochaine fois, je prendrai ceux à la crevette :)

21 septembre 2005

Arrivée au Japon

Oh la la, ça fait combien de temps que je suis dans cette saleté d'avion?!? Payer si cher pour un moyen de transport que je déteste!!! Et puis surtout, qu'est-ce que j'ai mal aux jambes à rester assise si longtemps sans bouger. Il faut que je marche un peu... Je commence à faire des étirements dans l'allée de l'avion, mais le type assis derrière et le stewart me regardent bizarrement... Bon, ça va j'arrête... En plus, il n'y a rien à faire ici. En fait, la plupart des films sont uniquement en japonais, donc impossible de les suivre... Alors je passe les dernières heures à regarder sur mon écran notre altitude et notre vitesse de vol, où nous sommes sur une petite carte (oh la la, j'ai vu la Sibérie, vous vous rendez compte!!! Allez, je vous mets une photos pour que vous ne soyez pas jaloux)


Oui, parce que les hôtesses ont fermés tous les volets de hublot, il fait tout noir dans l'avion, alors qu'en fait, lorsque j'entrouvre un des volets, je vois qu'il fait plein jour dehors... Alors j'en profite pour regarder dehors quand il n'y a pas de nuages... On passe le temps comme on peut... Je vérifie la vitesse de l'avion toutes les minutes sur mon petit écran ainsi que notre progressions... Je m'agrippe à mon siège dès que ça remue un peu trop... Oh la la, qu'est-ce que j'en ai marre... En plus j'ai mal au coeur depuis hier soir... Ah, enfin, ils allument les lumières, ils réveillent les gens pour le petit déjeuner!!! J'ai super faim... Oh, super, une tarte aux épinards et du boudin... Super sympa le petit déjeuner :-( Bref, il faudrait que le futur inventeur de la téléportation se remue un peu...

Enfin, nous atterrissons à l'aéroport de Narita sans aucun problème. Il est 14h30, heure locale. Il faut ensuite passer au bureau de l'immigration, récupérer nos bagages, passer à la douane... Dieu merci, ils ne nous font pas ouvrir nos valises!!! Puis une étudiante de Shirayuri vient nous accueillir avec son petit panneau où nos noms sont écrits en rose fluo. Elle s'appelle Maho, et je ne sais pas ce que nous aurions fait sans elle.!!!D'abord, nous amenons nos bagage à l'agence de livraison: ils nous apporteront nos bagages le lendemain, ainsi, pas besoin de les traîner dans le métro. C'est l'université qui paye (merci beaucoup!!!). Ensuite, il faut prendre un train express jusqu'à Shinjuku, le quartier des affaires de Tokyo. Le train met 2 heures durant lesquelles nous somnolons. La fatigue est si grande, que lorsque nous essayons de lire ou bien de regarder le paysage, notre vision se brouille. A SHinjuku, nous tombons sur une affiche de Sophie Marceau (elle est devenue notre point de repère depuis pour savoir où aller quand nous sommes à Shinjuku). Ensuite, il faut encore prendre le métro jusqu'à la station de Sengawa, et enfin, nous prenons un taxi jusqu'à l'université.

Perrine et Maho dans le métro de la ligne Keio

Pas fâchée d'être arrivée, je pense que Perrine a le même sentiment.Là-bas, nous rencontrons enfin Christine et Ako, nos responsables. Elles nous montrent rapidement nos appartements respectifs puis nous nous rendons dans un restaurant italien avec Ako. Elle a vécu au Japon de 7 ans à 17 ans, et parle français sans aucun accent. Le restaurant était délicieux et nous pouvons lui poser toutes les questions que nous nous posons. A la fin du repas, Ako nous demande de la rejoindre au département de français à 10h30 pour aider des étudiantes qui débutent le français. Nous nous séparons après l'avoir remerciée pour le restaurant.Enfin, à 21 heures, nous pouvons aller nous coucher. Il est seulement 21h mais j'ai l'impression qu'il est 3h du matin. La nuit tombe vite et tôt ici, dès 17h30. Malheureusement, du fait du décalage horaire, je n'arriverai à dormir que 3 heures!!! Demain sera encore une longue journée.

20 septembre 2005

Le grand départ

Et voilà, ce soir, à 20 heures, je 'm'envole pour le Japon. Bon, heureusement que c'est en soirée, comme ça je peux passer une journée à Paris avec mon papa et ma maman chéris. Alors hop, en avant à Celio pour mon frère, au printemps pour acheter une montre, à l'état des lieux de mon ancien appartement, rue de la Glacière, et puis au Starbucks place d'Alésia, ou ma maman va recoudre la doublure de mon manteau (merci maman!!!)

Tout est prévu: départ de Paris à 17 heures pour arriver à 18 heures à l'enregistrement des bagages où j'ai rendez-vous avec Perrine, ma sympathique collègue de voyage. Seul petit problème: après 30 minutes de voiture, on a fait en tout et pour tout 300 mètres (je vous jure que c'est vrai)!!! Alors vite, changement de plan: on va prendre le métro jusqu'à Denfert-Rochereau, puis de là, aller à Roissy en RER. Ca ne devrait pas prendre plus d'une demi heure. Entre trainer les énormes valises (39kg + 9kg de sac à dos), trouver le RER, faire le chemin, se perdre à Charles de Gaule, prendre la navette jusqu'au bon terminal... nous arrivons à 19 heures à Roissy. Je ne vous raconte pas la panique. Heureusement, on est dans les temps, on doit embarquer dans une demi heure... Les adieux sont rapides. Adieu la France, à bientôt.


Ceux qui me connaissent savent que j'ai une peur panique de l'avion. Heureusement que Perrine est là. J'essaye de ne pas l'inquiéter. Le pire, c'est le décollage,, je ne peux pas m'empêcher de serrer les accoudoirs... Ouf, ça y est, on vole droit... Et voila, plus que 10h15 avant l'aterrissage. Heureusement, pour passerle temps, chaque passager a un petit écran incrusté dans le dossier du siège de devant, et, à l'aide d'une petite télécommande, on peut soit choisir de regarder le plan de vol ou bien le sol qui défile sous l'avion (c'est rapidement lassant) ou bien choisir un film... Donc j'ai enfin pu voir Madagascar (pas terrible) et un film japonais avec sous-titrages anglais.

Puis vient l'heure du repas: du saumon teriyaki avec du riz et des brocollis, une salade de pâtes aux légumes, très bonne, des obas froides, un petit morceau de toblerone, un petit pain, de l'eau puis du thé pas très bon.

Ensuite, il faut essayer de dormir. Ces sièges, ils sont tout droits et étroit, et moi j'ai besoin de dormir sur le côté. Impossible de dormir plus d'une heure. Pourtant, je ne me sens pas fatiguée. Pour passer le temps, je prends des photos, je lis, je regarde les autres passagers, je regarde un film, la pendule qui décompte les heures avant l'arrivée... Tiens, au Japon il est déjà 7h du matin, les gens doivent se lever, prendre leur petit déjeuner... Ici, il est minuit, on passe à un nouveau jour...

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