LA LUNE ET LA TORTUE

La lune et la tortue... Aussi differentes que le jour et la nuit, que la France et le Japon...

26 mai 2006

Sushis au thon rouge

Les amis, je suis vraiment overbookée ce week end : ce soir, j'avais rendez-vous avec un ami; demain, je participe à la cérémonie du thé toute la journée, le soir, je sors avec des amis et dimanche, j'ai une sortie avec les étudiantes du cours sur la communication. Ajoutez à cela que je dois lire deux articles de journaux pour lundi puis les commenter, et un petit discours à écrire et réviser... Pardonnez donc la taille de mes billets. Je ne vous oublie pas, mes lecteurs adorés... Passez un bon week end !

25 mai 2006

Lion


Petit lion près d'une cascade, Sanctuaire Kanda Myôjin, Quartier d'Ochanomizu, Tôkyô

La legende d Enoshima

Je republie ce message car je ne sais pas pourquoi, mais il semble que personne ne l'ai vu auparavant ...
Pendant la Golden Week, je me suis rendue sur une petite île, près de la ville de Kamakura. Il s'agit de l'île d'Enoshima (江ノ島: 江 = "e"= la baie, la crique; ノ = no = de; 島 = "shima" l'île). Sur l'île d'Enoshima, il y a des tonnes de choses à voir. Je vous en reparlerai sûrement à l'occasion mais pour le moment, je croule sous le travail... D'où un petit poste rapide à écrire.

Voici comment, d'après la légende, l'île d'Enoshima fut créée:

"Il était une fois, un méchant dragon à cinq têtes qui vint s'installer dans les marécages sans fond des montagnes Fukasawa, dans la province de Kamakura et se mit à tourmenter la population locale. Les habitants nommèrent cet endroit "Koshigoe" et n'osaient plus s'en approcher, terrifiés par le dragon qui leur volait leurs enfants pour les dévorer.

Mais un jour, d'épais nuages enveloppèrent la mer près de Koshigoe. Les cieux et la terre se mirent à trembler. Après cela, une jeune femme apparut. Les nuages se dissipèrent et laissèrent place à une île. Cette île, c'était l'île d'Enoshima.

Le dragon tomba désespérément amoureux de la jeune fille venue des cieux et lui proposa de l'épouser. Mais elle refusa d'épouser quelqu'un ayant commis tant d'horreurs dans le passé. Alors, pour parvenir à ses fins, le dragon répara toutes ses anciennes erreurs et put épouser la jeune femme.

Aujourd'hui, la jeune fille est vénérée sous le nom de Benzaiten à Enoshima tandis que le dragon Ryukomyjin est vénéré dans la ville de Koshigoe."

J'aime beaucoup cette légende (malgré la mauvaise traduction) et il semble que les Japonais aussi:

voici une petite cloche placée sur un promontoire, à Enoshima. Les couples peuvent faire sonner la cloche ensemble, en hommage à l'amour que se portaient la jeune fille et le dragon.

Ceux qui souhaitent se jurer amour éternel peuvent écrire leur nom sur un cadenas qui sera ensuite attachée pour toujours à une petite barrière située près de la cloche...


Il y en a des milliers et des milliers. C'est émouvant, tout cet amour, non ?

22 mai 2006

Rayures


Une femme et sa mère admirent des photos au Forum International de Tôkyô.
(Waouh, une illusion d'optique)

Trois trains

Trois trains, Ochanomizu, Tôkyô.

Les amis, ça va être une semaine d'enfer : j'ai une tonne de boulot, répétitions au club de la cérémonie du thé, permanences au département de français plus longues que d'habitude... Bref, je vais faire mon possible pour bloguer cette semaine mais attendez vous à des textes plutôt courts.
Oh la la, et je n'ai toujours pas écrit de billet sur le sumo, mais ça va venir un jour, je vous le promets.

Bonne semaine à tous.

20 mai 2006

Surprise !

Cette semaine, j'ai reçu un paquet de France dans ma boîte à lettre. Dedans, il y avait ça:



Oh, la belle surprise ! Je suis une dévoreuse de BD en France et je souffre de leur absence totale au Japon. Quel plaisir de lire Pascal Brutal ou Georges et Louis, au fond de mon lit, en mangeant du chocolat... Ces numéros là, je les fais durer, c'est moi qui vous le dis !

Mille mercis mon petit frelot que j'aime !!! Ca m'a fait drôlement plaisir et m'a beaucoup touchée, d'autant plus que ça venait de toi.

Tortue ninja


Depuis quelques semaines maintenant, je me rends au club de cérémonie du thé de mon université. Samedi prochain, le club va recevoir des clients... et je vais participer !!! Ne vous emballez pas, ce n'est pas moi qui vais préparer le thé: je vais simplement apporter le plat à pâtisserie et le rapporter. Ca a l'air simple, comme ça, mais tout doit être réglé comme du papier à musique et je répète chaque jour les gestes à effectuer.
Dans mon club, toutes les filles doivent porter un kimono rose pour participer à la cérémonie du thé. Ca tombe bien : j'en ai trouvé un d'occasion la semaine dernière en parfait état pour 3000 yens (20 euros). Je l'ai montré au professeur qui va me fournir tous les accessoires (ben oui, il faut énormément de choses pour mettre un kimono dont des sous vêtements spéciaux, un sous kimono et au moins 6 ceintures!!!). En plus, c'est elle qui va m'habiller (seules les femmes qui sont allées à des cours spéciaux peuvent revêtir leur kimono elles-même) alors que les autres étudiantes devront aller chez un professionnel (5000 yens). La seule chose dont je devais m'occuper: trouver des tabis, ces chaussettes à orteil séparé assez grandes pour mes pieds d'Européennes. C'est désormais chose faite. Saigneur, je ressemble à une tortue ninja...

18 mai 2006

Don du sang

Aujourd'hui, il y avait une collecte de sang à la fac. J'ai voulu participer, je m'avançais gaiement vers un bénévole de la croix rouge "je veux donner mon sang". Oh, ils a l'air content, ils me font des grands sourires, m'emmènent sous leur tente, me demande si je peux remplir les formulaires en japonais (tu parles, je dis oui, on verra bien, hein). Ce qui me plaît c'est qu'ils me parlent en japonais sans parler lentement comme à une débile.

Ensuite, il me demande de quel pays je viens. Au Japon, ça fait toujours classe de dire que l'on vient de France , c'est un pays plutôt bien vu. "furansu kara kimshita" ("je viens de France"). Alors là, le bonhomme, on voit que c'est un pro car il n'a même pas l'air impressionné. J'ai intérêt à me tenir à carreau (ou à carreaux ?!?) Il me dit d'attendre et va chercher un atlas rose (ne me demandez pas pourquoi il est rose) dans la caravane où les autres étudiantes sont en train de se faire aspirer le sang... Il ouvre l'atlas, le feuillette, tombe sur la carte de l'Europe... Et là... paf, le verdict tombe : recalée !!! Pan, prends ça dans les dents ! Nan, mais vous imaginer ça ?!? Encore pire que le permis de conduire. La vache, je ne m'y attendais pas. En parlant de vache, d'ailleurs... J'ai été privée de donnage de sang (mais oui, de donnage, c'est comme le mangeage de choucroute. Suivez un peu) parce qu'on me soupçonnait d'avoir la maladie de la vache folle.

Quand le bénévole a vu que je menaçais d'imploser et de les accuser de discrimination raciale en face de toutes les étudiantes qui attendaient devant le camping-car de la croix rouge, il m'a demandé quel était mon groupe sanguin et m'a offert un cadeau (oui, parce qu'ici, on reçoit un cadeau quand on donne son sang. Non non, qu'est-ce que vous allez penser... Je n'étais pas du tout allée là-bas pour ça ...)

Donc me voila en possession d'un nouveau scrap (les trucs qu'on attache à son téléphone portable au Japon. Tout le monde en a. Même moi. C'est vous dire la popularité de la chose). Il est composé d'une petite poignée en cuir avec "japanese red cross" écrit dessus. Et puis un petit médaillon Hello Kitty en métal où Kitty se tient près d'un A (ben oui, je suis de groupe sanguin A)

Trop la classe !

13 mai 2006

Et voila !

Ca y est ! Je suis allée voir la compétition de sumo. J'ai vraiment adoré, j'aimerais bien y retourner, mais bon, vu le prix des places, c'est pas demain la veille.

Je voulais juste vous prévenir que j'aurai besoin d'un peu de temps pour écrire le billet. Patience, donc...

12 mai 2006

Devinette

Hé, les gens, devinez où je vais, moi, demain !


C'est écrit en haut à droite sur mon ticket.

11 mai 2006

Bronzage

Au Japon, ces dernières années, la mode est à la peau blanche. On estime que bronzer est laid et dangereux pour la santé.


Dès que le soleil pointe sont nez, beaucoup de filles sortent avec un parapluie en guise d'ombrelle pour se protéger des rayons.

08 mai 2006

Nezu Matsuri

Vendredi dernier, je me suis rendue à mon premier "matsuri". Les matsuri sont des festivals religieux - bouddhiste ou shintô, peut importe, très populaires parmi les Japonais. Ce jour-là, c'est l'occasion de participer à des rites religieux, d'acheter à manger dans les différents stand qui proposent des taiyaki, des takoyaki, des yakisoba... , de se retrouver en famille ou avec ses amis, d'admirer un feu d'artifice... Bref, vous l'avez compris, les matsuri sont de très grandes fêtes organisées autour d'un temple ou d'un sanctuaire.Les matsuri ont habituellement lieu en été. Vendredi, ça tombait bien, il faisait vraiment très chaud, on s'y serait cru.





(je sais, on ne voir rien sur ce plan)

Vendredi, c'était le sanctuaire de Nezu qui organisait son matsuri. Nezu est un petit quartier très mignon de Tôkyô, pas très loin du parc Ueno. Il n'y a pratiquemment aucun gratte-ciel, on y trouve au contraire de très vieilles maisons en bois, de petites rues toutes fleuries. J'aime beaucoup ce quartier.

Voila la foule qui fait la queue pour aller prier au sanctuaire. Bien que l'on parle du sanctuaire de Nezu, il allie à la fois des éléments shinto et des éléments bouddhistes. Vous voyez ces svastikas parmi les ornements ? C'est assez choquant les premières fois, mais on s'y fait. Il s'agit d'un symbole religieux bouddhiste que l'on retrouve souvent parmi les ornements des temples. Il est même utilisé sur les plans pour indiquer les temples bouddhistes. Je vous conseille de lire cet article très intéressant à ce sujet.

Le matsuri de Nezu est également célèbre pour son montreur de singe. Un singe vraiment intelligent, capable de comprendre beaucoup de mots et d'ordres différents (lève-toi, salue, lève la main droite, lève la main gauche, croise les jambes, saute, attrape, dis au revoir...).

Mais en même temps, il a ces yeux, ce regard à la fois intelligent mais complètement vide. Il a l'air tellement triste... Ce singe au bout d'une corde, c'est un peu comme si on avait attaché notre cousin et que l'on forçait à s'abaisser en faisant le clown. Il est trop intelligent pour mériter ça, c'est comme s'il comprenait que sa vie n 'a aucun sens. Une vie d'esclave qui n'espère même plus. Je me demande ce que les dresseurs font d'eux lorsqu'ils deviennent trop vieux pour faire leur numéro...

Et puis j'ai horreur des singes avec des vêtements. La pub pour la lessive Omo est un véritable cauchemar pour moi. Je trouve ça tellement ridicule et dégradant. Pauvres bêtes...

En tout cas, ça a beaucoup plu aux enfants.

Ce type se fait une fortune sur le dos de son singe : tout le monde (sauf moi et les enfants, évidemment) jette un billet de 1000 yens (= 7 euros) dans sa corbeille à la fin ! La corbeille en est remplie. Il y avait même des billets de 5000 yens !

Une autre attraction pour les enfants, ce sont ces petits bassins de polystyrènes remplis d'eau et de poissons rouges.


C'est un peu comme la pêche aux canards dans les fêtes foraines françaises... mais c'est bien plus dangereux pour ces pauvres poissons rouges... Les enfants reçoivent une petite épuisette dont le filet est une feuille de papier, ou bien un biscuit en forme de petite coupe. Le but est d'attraper le plus de poissons possibles sans que la feuille trempée ne se déchire ou que le biscuit ne se dissolve. A la fin, les enfants remportent les poissons qu'ils ont attrapés. C'est papa et maman qui vont être contents !

Il y avait un autre bassin où l'on pouvait aussi attraper des têtards et des petites tortues aquatiques. C'est assez cruel, vous ne trouvez pas? Surtout pour les tortues qui passent leur journée à tenter d'escalader le rebord de polystyrène pour reprendre pied un instant. Ils semblent que les Japonais aient des progrès à faire en ce qui concerne les droits des animaux. Et encore, pour le moment, on ne parle que de poissons rouges. Attendez que l'on aborde le sujet de la chasse "scientifique" à la baleine...

Enfin, le meilleur pour la fin: à Nezu, on peut assister à des représentations de taiko. "Taiko" (太鼓 : 太 = tai = gros; 鼓 = ko = tambour) est un mot générique qui désigne tous les types de tambours japonais. Il en existe cependant différentes sortes avec des tailles très variées. On pense que ces tambours sont utilisés depuis plus de 2000 ans au Japon. Ils étaient dès le 16ème siècle utilisés sur les champs de bataille afin d'intimider l'ennemi, transmettre des messages aux combattants et coordonner les mouvements des troupes.

Les taiko étaient également utilisés durant les rites religieux shinto et bouddhiste. Durant ces rites on ne jouait que d'un ou deux taiko: les ensembles n'existaient pas encore. Seuls des hommes choisis par les prêtres avaient le droit de jouer. On trouve encore aujourd'hui des taiko dans les temples et dans les sanctuaires.

Les ensembles contemporains de taiko sont appelés "kumi-daiko" (組太鼓: 組 = kumi = association, assemblée; 太鼓 = daiko = tambour). Ils ne sont apparus qu'au début des années 1950. C'est Daihachi Oguchi, un batteur de jazz, qui est à l'origine du style utilisé par les kumi-daiko. Oguchi avait décidé de jouer du taiko pour les cérémonies du sanctuaire Osuwa mais il a rendu les rythmes plus "jazzy". Il s'est ensuite demandé pourquoi on ne jouait jamais du taiko en ensemble et a rompu avec la tradition en créant le premier kumi-daiko. Aujourd'hui, le taiko est très populaire: on dénombre plus de 8000 kumi-daiko au Japon.

Dans le taiko que j'ai vu à Nezu, il y avait deux enfants qui ont fait pleurer les grands-mères quand ils ont joué. Mais à ma grande surprise, la plupart des joueurs étaient des adolescentes. Les deux petits mis à part, il n'y avait que deux garçons pour huit filles.

Comme vous pouvez le constater, ils sont très très forts. Ils jouent à une vitesse incroyable. Le son du tambour s'accompagne de cris poussés par chacun des musiciens. Cela ne se voit pas trop sur la vidéo, mais ils se regardent sans arrêt les uns les autres: j'imagine qu'ils ont une technique pour savoir ce que les autres vont faire ou ce qu'ils doivent jouer... Mais on a l'impression qu'ils improvisent sans arrêt. Ils dansent également en jouant, font de grands moulinets avec les bras. Parfois, ils sautent en tournant sur eux-mêmes. C'est très agréable à regarder et à écouter, je ne me lassais pas. En plus, ils ont l'air de beaucoup s'amuser: ils n'arrêtaient pas de rire tout en jouant. Je suis toujours aussi impressionnée.

Allez, je mets une autre vidéo pour les futurs fans inconditionnels. Si cela vous lasse, pas la peine de regarder.



Et un public captivé...

07 mai 2006

Polices et instructions

Quand j'étais en France, j'ai ouvert mon blog sur l'ordinateur de chez mes parents, et là, vlan, le choc: c'était super moche. Il y avait de l'arial partout. Argh...

Alors je précise ici avec beaucoup de retard: si vous voulez que tout soit plus beau, téléchargez les polices big log (ici) et brian cary (ici). C'est gratuit, c'est facile, ça prend une minute et ça vous donnera bien plus envie de revenir ici.
Pour commencer, cliquez sur les liens ci-dessus et sur la page qui s'ouvre, cliquez sur "télécharger". Vous devez choisir l'emplacement où placer la nouvelle police: d'habitude, je choisis "bureau", comme ça c'est facile à trouver.
Une fois le fichier télécharger, ouvrez le: si je me souviens bien, il s'agit d'un fichier compressé. Il faut donc le dézipper. Pour cela, faites un clic droit sur le fichier, et choisissez "extraire les fichiers" ou quelque chose qui y ressemble (on n'utilise peut-être pas les mêmes logiciels).
Une fois le fichier décompressé, il vous reste à le placer dans le fichier "polices". Pour cela, faites un clic droit sur le fichier, et choisissez "copier". Ouvrez ensuite le fichier "polices" qui se trouve dans panneau de configuration. Une fois dans le fichier police, vous faites un clic droit et vous choisissez "coller". Validez. Et voila, ça devrait être bon. Si ça ne marche pas, je ne comprends pas... Je ne suis pas une pro de l'informatique en fait. Tenez-moi au courant ( et désolée pour ces explications très peu claires)

06 mai 2006

Le jour des enfants

Le 5 mai, au Japon, c'est "kodomo no hi": le jour des enfants (子供の日 : 子供= kodomo = enfant; の日 = no hi = jour de). Cependant, les petites filles ayant leur propre fête le 3 mars, on a tendance à dire que le 5 mai est le jour où l'on fête les petits garçons. Il s'agit d'un jour férié durant lequel les familles prient pour le bonheur et la bonne santé de leurs enfants.

Autrefois, le 5 mai était appelé "tango no sekku" (端 = tan = premier, 午 = go= cheval, 節句 = festival saisonnier). Il s'agissait donc de la fête du premier jour du mois du cheval durant laquelle les gens accrochaient de longues feuilles à l'entrée de leur maison pour se protéger des catastrophes et se livraient à des jeux guerriers. Après l'époque Kamakura, ces jeux tombèrent en désuétude mais, dans les familles de samouraïs, on consacrait désormais ce jour aux petits garçons qui recevaient une pièce d'armure, symbole de leur croissance.

C'est en 1948 seulement que "tango no sekku" devint jour des enfants. Cependant, les petites filles ayant leur propre fête le 3 mars, on a encore tendance aujourd'hui à considérer le 5 mai comme un jour consacré principalement aux garçons afin que ceux-ci deviennent grands, forts et courageux.

Les familles ayant un petit garçon accrochent à un mât des drapeaux en forme de carpes appelés koinobori (鯉のぼり. 鯉 = carpe, のぼり = nobori = drapeau), ceci dès le mois d'avril. Un conte raconte qu'une carpe téméraire décida un jour de remonter toute sa rivière. Après bien des difficultés, elle y parvint grâce à son courage et fut transformée en dragon par les dieux qui l'admirait. La carpe représente donc le courage et la persévérance. En ce qui concerne les koinobori : La carpe noire représente le père de famille; les carpes rouges et bleues les enfants tandis les rubans multicolores symbolisent le courant de la rivière.

Les petits garçons reçoivent également un casque miniature ou une petite armure de samourai (qui coûtent étonnamment cher) que l'on expose dans la maison.


Ce jour-là, on déguste également des pâtisseries spéciales : les kashiwa-mochi. Il s'agit de mochi, (gâteaux de farine de riz), fourrés à la pâte de haricot rouge ou au miso blanc et enballés dans une feuille de chêne. La feuille ne se mange pas mais elle donne un petit goût frais aux mochi qui, avouons le, sont très fades.

04 mai 2006

Poissons grilles

Sur le chemin menant au sommet du mont Takao, à une heure de train à l'ouest de Tôkyô, on trouve plein de petites échoppes qui vendent à manger aux promeneurs. Parmi elles, cette famille qui vendait le poisson le plus frais au monde et qui m'a laissée prendre des photos (c'est assez rare au Japon) tout en discutant avec moi.

Vous voyez l'aquarium, derrière ? Ces poissons qui grillent y vivaient il y a quelques instants encore...

On les sort de l'eau, et alors qu'ils frétillent encore, on leur traverse le corps d'un bâton. Puis, direction les braises.Et c'est prêt !

Je ne voulais pas tant vous parler du supplice des poissons que vous montrez la famille qui gère cette petite échoppe. Ils étaient vraiment très sympathiques. Le lendemain, alors que je mangeais seule une boule de riz sur l'île d'Enoshima, une mère de famille qui pique-niquait un peu plus loin avec ses enfants est venue m'offrir spontanément des beignet d'encornet qu'elle avait préparés. C'était délicieux. Je voulais simplement témoigner ma sympathie et ma reconnaissance à ces Japonais anonymes, croisés au hasard de mes pérégrinations, si chaleureux.

03 mai 2006

Shinjuku


C'est un peu l'image de Tôkyô qu'a tout le monde, non ?

Bosaikan

Hier, j'ai rencontré Sébastien, mon jumeau de blog. C'est un garçon qui, comme moi, est venu étudier un an au Japon. Je me suis parfaitement retrouvée dans son blog (sauf que le sien est plus beau que le mien. Je ne vous donne pas son adresse car il a déjà écrit sur certains sujets que je souhaite aborder et je ne veux pas perdre mes gentils lecteurs) et nous avons passé une très bonne journée.
Nous avions convenu d'aller dans un bosaikan (防災館 de 防 = bô = se protéger, 災 = sai = catastrophe 館 = kan = bâtiment. Le bosaikan est donc un endroit où l'on apprend quoi faire en cas de catastrophe. Il y en a trois à Tokyo et c'est gratuit. Avec nous, il y avait des enfants avec leur mère ainsi qu'un jeune couple. Je dois avouer que nous n'avons pas été sérieux tout le temps. Mais au moins, on a bien rigolé (ah ah ah, c'est vrai en plus).
La visite commence avec un film en 3D qui simule un tremblement de terre très important dans différents endroits: à la maison, au travail, dans le métro, dans la rue, dans son appartement ... Moi qui pensais que les Japonais étaient parfaitement formés en cas de séisme... Dans le film, ils se mettent tous à courir dans tous les sens en hurlant. Pour sortir du métro, ils se piétinent les uns les autres, ils poussent les grands-mères... Enfin bon, c'est facile de critiquer. Je ne pense pas que je vaudrais mieux que ça. De toute façon, si j'ai bien compris, on va nous apprendre à éviter ce genre de réaction.


Première salle, premier atelier : lutte contre un incendie. Pour cela, on nous apprend à nous servir d'un extincteur. Ouais, on a le droit de l'utiliser pour de vrai ! Je suis sûre que tout le monde ici en rêvait autant que moi. Après la théorie vient la pratique: en face de nous, il y a un grand écran avec l'image d'un feu. Tout d'abord, il faut hurler "火事だ" (= "kajida" = au feu) pour avertir les voisins, par exemple, qu'on a foutu le feu à l'immeuble. Ensuite, on court vers le feu avec notre extincteur qui pèse trois tonnes, on enlève la sécurité, on attrape le tuyau, on vise le feu, et on presse sur le levier. Ppppcccchhhhtttt, on éteint en visant le bas des flammes sur l'écran. Pendant que les enfants s'exercent, on prend des photos. Sébastien met le flash et pouf, ça éteint l'incendie de l'écran (une histoire de capteur nous explique l'instructrice). Conclusion : si il y a le feu chez vous, courrez chercher votre appareil photo, et n'oubliez pas d'utiliser le flash. C'est bien plus efficace qu'un extincteur.)
On passe ensuite à l'étage suivant consacrée aux typhons et tempêtes. On nous donne d'épaisses bottes de caoutchouc, des vestes et des pantalons imperméables. On sert bien les manches autour des poignets, autour des botteson rabat la capuche, on ferme bien tout. Et on entre dans une petite pièce face à un ventilateur. Devant nous, il y a des barres de métal auxqulles il faut s'accrocher. On est un peu salauds, on a laissé les enfants au premier rang.La machine se met en route: on nous balance un vent violent et des trombes d'eau en même temps. Il faut garder la tête baissée. J'essaye de la relever un instant pour voir comment vont les autres et je manque me noyer. Impossible de respirer. Bref instant de panique. C'est super dangereux un typhon en fait. Ensuite, la pluie s'arrête et on nous balance juste un vent très fort. Ca doit être pour nous sécher. J'avais un peu peur de ressortir trempée mais non, juste un bout de cheveux mouillé. Bon, je n'ai pas pu prendre de photo depuis la machine, vous vous en doutez, mais j'ai trouvé cette photo sur ce blog :
Oui, c'est exactement ça...

Encore un étage plus bas, on arrive à la section incendie 2. Or, qui dit incendie, dis fumée. La plupart des victimes d'un incendie ne meurent pas brûlée mais asphyxiées. Sur un écran, "kumeri-kun" (Il s'agit d'un petit dessin animé: un nuage de fumée coiffé d'une casquette. Sébastien a traduit son nom par "Tonton fumée" ce qui nous a encore fait rigoler) nous accueille et nous explique quoi faire en cas d'incendie dans un immeuble. J'ai appris que la fumée se déplace très vite, plus vite qu'un homme. Il y a plusieurs règles à respecter : ne pas courir, ne pas manger (je suis pas trop sûre pour celui là : qui voudrait manger au milieu de la fumée ?!?), ne pas parler, ne pas revenir en arrière. Il faut se couvrir le visage avec un mouchoir, marcher accroupi et suivre les panneaux lumineux qui indiquent la sortie. On doit ensuite effectuer le parcours suivant et sortir sain et sauf.

Evidemment, il est rempli d'une fumée opaque qui pue et qui pique la gorge. En même temps, c'est bien parce que la vraie fumée ne sent pas l'eau de cologne à ce qu'il paraît. Nous, on a l'air con, parce qu'on a juste des mouchoirs en papier. Ca n'arrête pas trop la fumée toxique, le mouchoir en papier. Les Japonais ont toujours une petite serviette éponge avec eux car la plupart du temps, il n'y a pas d'essui-mains dans les toilettes publiques. On a bien rigolé (même si je pense que ça fait partie des choses à ne pas faire dans la fumée. On respire fort quand on rigole...), c'est assez angoissant ce couloir où on ne voit rien. On a même aidé le couple qui était avec nous et qui avait perdu le fil des panneaux lumineux. Comment on est trop fort !

Enfin, on arrive à ce que l'on attendait tant : la simulation de tremblement de terre. Sur une petite plateforme, on a reproduit une cuisine: il y a un chauffe-eau à gaz, une armoire, une table, une chaise et une porte. Vous qui vivez loin du danger, qui n'avez jamais vécu de séisme, vous ne savez sans doute pas quoi faire au cas où il y en aurait un en France, hein? Heureusement, Marjete est là pour vous aider. Tout d'abord, il faut éteindre le gaz. Dans les grands tremblements de terre du Japon, beaucoup ne sont pas morts dans le séisme lui-même mais dans les incendies qui l'ont suivi. Il faut ensuite ouvrir une porte: si une maison se déforme lors d'un séisme, il arrive que ses occupants ne puissent plus ouvrir la porte après et se retrouvent bloqués à l'intérieur. Il faut ensuite se cacher sous la table en mettant un coussin sur votre tête. Si votre maison s'écroule, la table ne résistera pas, hein... C'est juste pour éviter de se faire écraser sous le vaissellier de Tata Yvonne et pour éviter les fragments de verre lorsque vos fenêtre exploseront.

Les plus jeunes enfants passent les premiers: tremblement de terre de force 5. Attention, il ne s'agit pas de l'échelle de Richter mais de l'échelle shindo, l'échelle utilisée au Japon. Elle est basée sur les dégâts provoqués par les séismes et donne donc une bien meilleure idée de la puissance vécue des tremblements de terre (attention, je ne dis pas que l'échelle de Richter est nulle, mais elle ne chercher pas à montrer les mêmes choses). D'après wikipédia, lors d'un séisme de force 5 sur l'échelle de shindo, "beaucoup de murs non renforcés s’effondrent. Beaucoup de voitures s’arrêtent à cause de difficultés de conduite. Des distributeurs automatiques mal installées tombent occasionnellement". Gare à vous : si vous êtes dans la rue, gardez un oeil sur les distributeurs de taille monstrueuse, les voitures et les murs. Bon courage.


Viennent ensuite les enfants un peu plus âgés qui ont le droit à un séisme de degré 6. C'est celui que vous voyez sur la vidéo. Lorsque un tel séisme a vraiment lieu, "les tuiles et les vitres de beaucoup de bâtiments se brisent et tombent. Beaucoup de murs non renforcés s’effondrent." Maintenant, il faut aussi faire attention en l'air : vérifier qu'une tuile ou des fragments de verre ne vous tombent pas sur le coin de la tête.
Vient ensuite notre tour. Force 7. Le plus grand sur l'échelle shindo. Je suis chargée de fermer la porte avant de venir m'abriter sous la table. La porte fermée, , je ne tiens plus et je m'effondre, je rampe sous la table. L'instructice nous a fait passer à six personnes. Les autres sont déjà là, aggripés aux pieds de la table, serrés les uns contre les autres. Au secours, je n'ai pas de place ! L'armoire tombe, je n'ai rien à quoi m'accrocher, je tombe, je roule, je suis sur le dos, je n'ai même pas de coussin sur la tête. De toute façon, ça n'a pas vraiment d'importance, car je sais que si un tel tremblement de terre arrive lors de mon séjour, ma maison s'écroulera sur moi. Comment les bâtiments peuvent-ils résister à une telle puissance ? Comment vous expliquer... Vous avez déjà cuisiné des pommes de terre sautées ? Et bien imaginez-vous à la place de vos pommes de terre : un coup en avant, un coup en arrière, un coup vers le haut. Tout bouge, la stabilit n'est plus de ce monde. Impossible de marcher, de courir, de se déplacer pour se mettre à l'abri. On ne peut rien faire contre une telle force. Le séisme simulé dure une minute environ. J'ai l'impression que ça a été bien plus long. Sébastien et moi, on se relève. Je me suis brulés les genoux en étant secoué de cette manière sur la moquette. Lui, c'est le coude. On ne reivent pas, c'est tellement impressionnant. La terre bouge. Maintenant, on sait. Pas la peine de s'inquiéter en cas de séisme important car il n'y aura rien à faire. On peut seulement espérer avoir de la chance et s'en sortir.

A la fin de la visite, on reçoit un diplôme : youpi, nous somme tous les deux prêts à affronter tous les dangers japonais, les Yakuzas mis à part. Sébastien jubile: "imagine, s'il y a un incendie, et c'est nous qui montrons au japonais quoi faire..." pendant que je prie pour que mon bureau soit vraiment très très très solide.

PS: je ne sais pas pour les autres utilisateurs, mais moi, blogger commence vraiment à me courir sur le haricot. Non seulement les sauts de ligne n'apparaissent plus, ce qui est très désagréable pour la lecture - mais en plus, très régulièrement, je ne peux même pas poster de billet ! Avez-vous les mêmes problèmes ou bien une solution ?

01 mai 2006

Chaleur


Aujourd'hui, d'après mon thermomètre, 36°C au soleil. Il y en a certains que la chaleur épuise...

Coquillages


Dans un restaurant, une femme dresse les coquillages qu'elle vient de faire cuire. Ile Enoshima près de Kamakura

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